Certains cas de cancers du sein nécessitent malheureusement l’ablation partielle ou totale du sein touché par la tumeur (mastectomie).
L’ablation du sein touché est un évènement très sensible sur le plan de la féminité et de la séduction. Les progrès des techniques de chirurgie reconstructrice permettent de réparer le sein touché par la tumeur et d’obtenir un sein de plus en plus ressemblant au galbe et à la souplesse du sein originel. Le fait d’entreprendre une reconstruction mammaire est un choix personnel.
Le chirurgien vous accompagnera dans cette démarche en vous expliquant les options envisageables ainsi que les avantages et inconvénients propres à chaque technique.
Traitement du cancer du sein par mastectomie
Le cancer du sein correspond à une tumeur maligne de la glande mammaire. Il s’agit d’une des formes de cancer les plus fréquent chez la femme. 85 % des cas surviennent après l’âge de 50 ans.
Les différents traitements
Il existe plusieurs catégories de traitement du cancer du sein :
- Chirurgie
- Radiothérapie
- Chimiothérapie
- Thérapie hormonale
- Thérapie ciblée
La chirurgie est généralement le premier traitement entrepris, en association avec un autre type de traitement, généralement administré après l’acte chirurgical pour détruire les cellules cancéreuses qui pourraient demeurer dans le sein ou qui se seraient échappées de la tumeur principale.
Qu'est-ce qu'une mastectomie ?
La mastectomie ou mammectomie est l’intervention de chirurgie qui permet d’enlever la tumeur cancéreuse du sein. Elle peut être partielle ou totale (ablation des glandes mammaires, du tissu gras, du mamelon et de la peau). Le choix du type de mastectomie repose sur plusieurs critères, dont la taille de la tumeur, son type et sa localisation dans le sein. Environ 20% des cas de cancer du sein doivent être traités par mastectomie totale.
Selon les cas, une reconstruction du sein peut être exécutée lors du même temps opératoire ou lors d’une intervention ultérieure (on parle alors de « reconstruction secondaire »), après la fin du traitement anticancéreux.
Une reconstruction mammaire a pour but de reconstituer le volume et les contenus du sein et de reconstruire l’aréole et le mamelon. Le plus souvent, une première intervention permet de recréer la forme et le volume du sein et une seconde intervention permet la reconstruction de l’aréole et du mamelon.
Options chirurgicales dans le cadre d'une reconstruction mammaire
- Reconstruction mammaire par prothèses
- Reconstruction par lambeau du grand dorsal
- Reconstruction par autres lambeaux
- Utilisation du lipofilling des seins en association ou isolée
Le chirurgien vous informera et conseillera sur les différentes options chirurgicales en fonction de votre anatomie initiale et de vos souhaits. Chaque technique présente ses avantages et ses inconvénients. Ceux-ci vous seront expliqués par le chirurgien lors de la consultation préopératoire.
Une reconstruction mammaire est un acte de chirurgie réparatrice qui est pris en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles.
Reconstruction mammaire par prothèses
Une reconstruction mammaire par prothèse consiste à reconstituer le volume manquant et les contours du sein par la mise en place d’un implant mammaire au dessous du muscle pectoral. L’intervention peut être réalisée en même temps que la mastectomie (reconstruction immédiate) ou dans un second temps opératoire (reconstruction secondaire).
L’incision utilisée lors de la mastectomie est généralement utilisée comme voie d’accès pour placer la prothèse mammaire.
Quel type de prothèse ?
Il peut s’agir d’une prothèse permanente ou d’une prothèse temporaire d’expansion tissulaire. Cette dernière permet d’accroitre progressivement la quantité des tissus qui seront utilisés pour recouvrir la prothèse permanente. Si une prothèse temporaire permet de donner un aspect plus naturel au sein reconstruit, il faut noter que cette option présente l’inconvénient de nécessiter deux temps opératoires.
Reconstruction de l'aréole
La mise en place d’une prothèse constitue le premier temps d’une reconstruction mammaire. Dans un second temps opératoire, la reconstruction de l’aréole et du mamelon pourra être envisagée, ainsi qu’une éventuelle intervention sur le sein controlatéral pour améliorer la symétrie.
> En savoir plus sur les types de prothèses et implants mammaires
> Fiche de la SoFCPRE "Reconstruction du sein par prothèse"
Reconstruction mammaire par lambeau du grand dorsal
Qu'est-ce que le grand dorsal ?
Le grand dorsal est un muscle fin et étendu du dos qui n’est pas indispensable sur un plan fonctionnel pour les gestes de vie courante.
Son role dans une reconstruction mammaire
La technique de reconstruction mammaire par lambeau du grand dorsal consiste à décrocher ce muscle et le transférer au niveau du thorax. Le muscle est pivoté vers la poitrine, en passant au niveau de l’aisselle pour reconstruire le sein, puis inséré entre la cicatrice de la mastectomie et le sillon sous-mammaire.
Dans certains cas, le volume qui sera obtenu ne sera pas suffisant. On peut alors considérer l’utilisation d’une prothèse ou l’injection de graisse autologue pour augmenter le volume du sein reconstruit.
Résultat obtenu
Lorsqu’on utilise une prothèse, le muscle du grand dorsal est utilisé comme couverture musculaire et comme couverture de peau supplémentaire. Cette technique présente l’intérêt de pouvoir former un sein de n’importe quel volume d’emblée.
Dans le cas d’une reconstruction autologue, le muscle est prélevé avec des tissus graisseux, ce qui constitue la base du volume du sein. Il faut considérer que le muscle aura tendance à s’atrophier dans les semaines qui suivent l’intervention puisqu’il ne « travaillera » plus. Une fois le volume du sein stabilisée (entre 4 et 6 mois), une lipostructure permettra de sculpter le sein et de modifier son volume.
> Fiche de la SoFCPRE "Reconstruction du sein par grand dorsal"
Reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire
Une reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire est une intervention qui fait suite à une reconstruction mammaire. Elle consiste à reconstruire une aréole colorée ainsi qu’un relief central comme mamelon.
L’opération peut être réalisée une fois que le volume du sein reconstruit est considéré comme stabilisé. Il faut distinguer la reconstruction de l’aréole (zone de peau circulaire pigmentée) et celle du mamelon (partie colorée située au sommet du ballon du sein).
Reconstruction de l'aréole du sein
Il existe trois techniques permettant de reconstruire l’aréole.
- Tatouage : un pigment stérile est introduit dans le derme pour pigmenter la zone de l’aréole. Si la pigmentation s’atténue avec le temps, d’autres séances de tatouage pourront être envisagées.
- Greffe de peau : De la peau est prélevée au niveau du pli de l’aine (sillon génito-crural). Il s’agit d’une zone naturellement pigmentée qui apparaît brune lorsqu’elle est greffée au niveau de la région du sein. Le résultat est généralement durable et naturel. Si la pigmentation n’est pas suffisante, la peau greffée peut être tatouée dans un second temps.
- Greffe de la moitié périphérique de l’aréole de l’autre sein.
Reconstruction du mamelon
Il existe deux techniques pour reconstruire le mamelon.
- La greffe controlatérale qui consiste à prélever une partie du mamelon d’un sein pour le greffer sur l’autre sein. Cette technique ne laisse généralement pas de trace et n’altère pas la sensibilité de la zone aréolaire. Cette technique peut être envisagée si le mamelon est suffisamment projeté et généreux.
- La technique des lambeaux locaux qui consiste à prélever un lambeau local de peau, de l’enrouler sur lui-même de façon à restaurer le relief du mamelon. La cicatrice liée au prélèvement de la peau est généralement dissimulée sous une greffe de peau ou par le tatouage qui reconstruit l’aréole.
> Fiche SOFCPRE "Reconstruction de la plaque aréolo-mammelonaire"