Une rhinoplastie secondaire est une opération chirurgicale de reprise qui permet de corriger l’apparence du nez après une première chirurgie esthétique du nez. De principe, cette intervention est liée à une insatisfaction de la patiente face au résultat d'une intervention précédente. Une rhinoplastie secondaire permet de faire davantage correspondre le résultat aux attentes du patient, de perfectionner le résultat obtenu ou de corriger des défauts plus ou moins majeurs.
Qu’est-ce qu’une rhinoplastie secondaire ?
Une rhinoplastie secondaire est une reprise de chirurgie esthétique du nez permettant de corriger les défauts constatés en accord entre le patient et le chirurgien à la suite d’au moins une première intervention. Une rhinoplastie secondaire permet de corriger un nez devenu trop fin ou tordu, une bosse au niveau du profil ou une pointe devenue tombante, asymétrique ou trop ronde par exemple...
Une rhinoplastie secondaire peut être demandée pour corriger une sur-correction au niveau des os et/ou du cartilage du nez ou, au contraire, une insuffisance de correction qui ne satisfait pas le patient.
Une opération complexe et délicate
Une rhinoplastie secondaire est une intervention difficile, car la peau, le cartilage ou les os du nez ont pu être fragilisés ou altérés dans le cadre de la première opération. Lorsque le nez a déjà été opéré, il peut être difficile de connaître l’état des cartilages et des os du nez avant d’opérer. De plus, la structure du nez ayant déjà été modifiée, il faut être particulièrement vigilant à la fonction respiratoire qui peut être altérée.
Il s’agit d’une chirurgie particulièrement délicate et complexe qui nécessite d‘avoir recours à un chirurgien expérimenté, qui dispose d’une grande maîtrise des gestes opératoires et qui comprendra parfaitement les attentes du patient. Il faudra aussi que le patient comprenne bien que tout ne peut être obtenu et les limites de l’intervention doivent être bien comprises.
Lorsqu’il ne s’agit pas d’une simple retouche chez un patient satisfait de sa première intervention, mais d’une reprise devant une insatisfaction importante, les patients ne sont plus dans les mêmes conditions que pour une première opération. Le manque de confiance, l’excès d’information ou une attente démesurée peuvent rendre difficile une nouvelle opération.
Quand avoir recours à une rhinoplastie secondaire ?
Les causes d'une insatisfaction après une rhinoplastie peuvent être regroupées en trois catégories :
- Un résultat harmonieux, mais qui ne correspond pas aux attentes du patient.
- Dans certains cas, il s’agit d’une légère retouche visant à perfectionner le résultat d’une rhinoplastie.
- Dans d’autres cas, il s’agit d’une opération qui vise à corriger des défauts plus ou moins majeurs causés par des séquelles cicatricielles des tissus ou par des gestes opératoires parfois moins bien maîtrisés.
Il faut généralement attendre un an avant d’envisager une rhinoplastie secondaire. En effet, le résultat définitif d’une rhinoplastie ne peut pas être constaté avant un an, le temps que la cicatrisation s’achève, que l’œdème disparaisse et que les tissus du nez retrouvent toute leur souplesse.
Il n’y a pas de limite dans le temps pour une reprise de rhinoplastie dès lors que 12 mois en moyenne séparent les deux interventions.
Pourquoi avoir recours à une rhinoplastie secondaire ?
Défauts mineurs
Le plus souvent, une rhinoplastie secondaire corrige les défauts mineurs d’une première intervention. Il peut s’agir d’une déviation minime du nez, d’un creux localisé, d’une petite saillie du cartilage ou de l’os, d’une bosse persistante, voir une légère asymétrie.
Ces défauts sont peu visibles, mais peuvent gêner le patient qui cherche à obtenir le meilleur résultat possible. En effet, un patient qui a effectué une rhinoplastie souhaite légitimement obtenir un résultat qui le satisfait à 100 %.
Ces défauts mineurs peuvent s’expliquer par des phénomènes physiologiques (rétraction, fibrose) post-opératoires qui ne pouvaient pas être anticipés.
Défauts majeurs après une rhinoplastie
Dans certains cas, l’objectif de la reprise est de corriger des défauts majeurs. Ceux-ci peuvent s’expliquer par des phénomènes de rétractions cicatricielles ou de fibroses qui sont malheureusement imprévisibles. Dans certains cas, des fautes techniques ou une erreur d’entente sur le résultat esthétique entre le chirurgien et le patient peuvent également être à l’origine d’un résultat jugé insatisfaisant.
D’une manière générale, on considère qu’une rhinoplastie a été un échec lorsque le nez n’apparaît pas harmonieux avec le reste du visage :
- Dans le cas d’une résection trop importante des os, la rhinoplastie aboutit à un nez trop fin, cette sur-correction fait apparaître le nez « artificiel » ou « refait ».
- Une asymétrie (« nez tordu ») peut apparaître en raison d’une asymétrie mal corrigée ou d’une déviation de la cloison nasale mal corrigée.
- Une résection trop importante des cartilages triangulaires peut aboutir à un effet de « V inversé » lorsque le nez est vu de face.
- Une résection excessive ou asymétrique des cartilages des ailes peut impliquer une déformation de la pointe du nez.
- Une résection excessive de l’arête du nez peut conduire à une ensellure (dos du nez creusé qui fait ressortir la pointe).
- Une insuffisance de résection de cartilage du septum peut aboutir à un bec de corbin cartilagineux.
- Une peau épaisse associée à une résection excessive du cartilage septal peut aboutir à un bec de corbin cutané.
Reprise de rhinoplastie pour corriger des problèmes fonctionnels
Une rhinoplastie de révision n’a pas toujours qu’un seul objectif esthétique. Dans certains cas, l’opération devra également corriger des problèmes fonctionnels causés par une première intervention.
Une rhinoplastie secondaire peut intervenir après une septoplastie (réparation de la cloison nasale) qui a eu des conséquences involontaires sur la structure du nez.
Différents types de rhinoplastie secondaire
Il n’existe pas une unique technique de rhinoplastie secondaire. Chaque rhinoplastie secondaire est réalisée sur mesure : la technique opératoire sera déterminée en fonction de l’anatomie initiale du patient, des défauts objectivés et de l’accord sur le résultat à obtenir entre le patient et le chirurgien en tenant compte des bénéfices et des risques mis en balance.
On peut néanmoins distinguer les techniques utilisées en cas de première rhinoplastie qui ont abouti à une sur-correction ou, au contraire, une sous-correction
En cas de sous-correction : résection des excès d’os ou de cartilage insuffisante
Lorsqu’une rhinoplastie secondaire est motivée par une sous-correction de la première intervention, les gestes opératoires classiques de la rhinoplastie peuvent être utilisés. Il faut cependant prendre les précautions nécessaires liées au fait que les tissus ont déjà fait l’objet d’un acte chirurgical.
L’opération consiste souvent à opérer une résection des tissus ostéocartilagineux concernés. Cette résection des os peut corriger une asymétrie du dos du nez, un nez trop large ainsi qu’un bec corbin cartilagineux.
La résection des cartilages permet également de corriger une pointe du nez trop ronde, trop pointue ou asymétrique. Parfois, la résection de cartilage peut s’accompagner d’une suture ou d’une petite greffe du cartilage pour corriger la forme de la pointe du nez.
En cas de sur-correction : greffe DCF
Une rhinoplastie secondaire dite « d’augmentation » permet d’effacer une sur-correction chirurgicale qui a abouti à un nez trop fin, trop court ou trop petit. Souvent, l’objectif est d’accentuer la projection du dorsum pour obtenir un nez plus naturel et plus harmonieux avec le reste du visage. Une greffe DCF peut également être utilisée au niveau des cartilages pour corriger la pointe du nez, une ensellure ou un V inversé.
Une rhinoplastie secondaire d’augmentation utilise le plus souvent la technique de greffe de cartilage DCF (Diced Cartilage Fascia). En effet, il est préférable d’éviter les implants et greffons d’origine synthétique sur des tissus cicatriciels, qui ont déjà fait l’objet d’un geste chirurgical.
Cette technique consiste à prélever le cartilage de la conque des oreilles. Celui-ci est fragmenté en petits dés d’un millimètre de côté (diced cartilage) puis enrobé dans un fin tissu (fascia) prélevé sous les cheveux au niveau de l’aponévrose temporale profonde. On peut ainsi modeler sur mesure le greffon sur le nez pour obtenir une arête nasale particulièrement nette. Ensuite, cette greffe durcit en consolidant le nez. Les études ont montré que c’était une des techniques les plus stables dans le temps (par rapport aux greffes costales par exemple).
Dans la mesure où le greffon est souple et modelable, la technique de la greffe DCF permet d’obtenir de très bons résultats. C’est la technique de référence qu’utilise le Dr Kron pour les rhinoplasties d’augmentation qu’il pratique.